Glorice (1939),
Exposition "Objets transmissionnels - Liens familiaux à la Shoah"
Mon père possédait une imprimerie-papeterie dans une rue élégante du Caire. En 1928, son frère aîné, mon oncle Salomon, en vacances à Paris, nous écrivit : "Cette ville me plaît, j’y reste". Il devint le héros de mon enfance. Mais bientôt, la Guerre survint. Ses lettres cessèrent de nous parvenir et mon père s’en inquiéta. Que faire, sinon attendre?
En 1947, mon père partit pour Paris à la recherche de son frère et apprit son décès. En cadeau, il me rapporta une poupée. A huit ans, j’avais déjà le gout de la lecture et j’aurais préféré un livre! Mais j’ai toujours gardé cet unique souvenir de mon père durant mes années d’exil.
Lorsqu’on tourne une clé dans son dos, ma poupée pleure…