Yves (1955),
Exposition "Objets transmissionnels - Liens familiaux à la Shoah"
Je n'ai pas l'habitude de soigner mon habillement. Mais les chapeaux, j'y tiens! Ce sont ceux que mes oncles Georges, Lucien, Jacques, Henri et Fernand m'ont transmis. Vendeurs de bétail alsaciens, juifs immigrés en Suisse, ils ont accueilli mon père qui avait pris le dernier train de Paris en juin 1940 pour fuir les nazis et rentrer en Suisse. Ils ont peuplé mon enfance de gugelhopf et de vin, de rires et d’histoires en judéo-alsacien. C’est même un de leurs fils, Nénand Goldschmidt, qui m'a élevé après la mort de mon père.
J'ai commencé à mettre des chapeaux quand j'étais contre-pitre dans un cirque ! En général, je n'en porte qu'un à la fois mais comme j'ai passé dix ans de ma vie en Amérique Latine, j'ai eu envie d'empiler ceux de mes oncles, à la façon des Indiennes Quechua!